Présentation de l'Axe Femmes Artistes

Femmes artistes du monde est le 3ème axe majeur de  Mashup Culture®️ qui met en lumière les femmes artistes, une composante cruciale chère au cœur de la créatrice du projet, Faouzia Rejeb.

L’objectif est de faire un relecture des parcours des femmes artistes invisibles ou invisibilisées (artistes du monde) pour un art paritaire, engagé et inspirationnel pour la nouvelle génération.

Pourquoi cet axe ?

C’est un volet important et qui tient à coeur la créatrice du projet Faouzia Rejeb tout d’abord au regard de son statut de femme engagée et par la fibre artistique qu’elle partage et qu’elle développe avec ce projet.

Cet axe montre un visage différent des femmes artistes qui ont impacté, par la force de leur art, le destin de leur société.

C’est dans ce sens que Mashup Culture®️ défie les stéréotypes et encourage un nouveau regard sur les contributions uniques de ces femmes à la culture et à la société.

Faouzia Rejeb souligne l’impact de ces diverses artistes sur sa propre identité, imprégnée de leurs cultures et de leurs expériences de vie.

Les femmes artistes ont pensé le monde et avec leur art, leur chant et leur manière de jouer ont changé le regard et nous ont impacté

Faouzia Rejeb

La confiance des femmes dans une société dominée par des structures patriarcales a été historiquement fragile et durement acquise.

Pendant des siècles, les femmes ont été marginalisées, leurs voix étouffées par des systèmes de pouvoir masculins.

Pourtant, c’est précisément cette oppression qui a forgé leur résilience et leur détermination à s’engager activement pour le changement.

La lutte des femmes pour l’égalité n’est pas seulement une quête de justice sociale, mais un acte profond de confiance en leur propre valeur et en leur capacité à transformer la société.

Leur volonté d’engagement, nourrie par un désir inébranlable de redéfinir leur place dans le monde, incarne une résistance philosophique contre l’injustice et une affirmation audacieuse de leur humanité.

En défiant les normes imposées, elles redonnent vie à des espaces de liberté et de possibilités pour les générations futures. 

Cet axe fera l’objet d’un cycle de conférences à partir de la rentrée 2024 – début 2025. La créatrice a choisi par commencer par rendre hommage à une grande dame très énigmatique qui a façonné sa perception du monde : Oum Kalthoum.

Oum Klathoum, la femme Mashup par excellence

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Oum Kalthoum, souvent surnommée « l’Astre d’Orient », était bien plus qu’une chanteuse égyptienne emblématique. En plus de son influence musicale, elle a incarné un esprit résolument féministe, défiant les normes sociales de son époque.

Un autre événement révèle son engagement en faveur de l’égalité des sexes dans l’industrie musicale. Oum Kalthoum a insisté pour être payée au même titre que ses homologues masculins, affirmant ainsi sa valeur et son importance en tant qu’artiste indépendante. Son succès fulgurant et son statut de légende ont contribué à ouvrir la voie à d’autres femmes dans le monde de la musique, affirmant ainsi sa place en tant que pionnière féministe.

C’est une femme miracle. Sa date de naissance est un mystère comme son charisme. Elle séduit toutes les générations du monde arabe et ce quel que soit la confession.

La seule petite fille qui a eu le droit d’aller à l’école grâce à son père. Elle chantait au début habillée en garçon. La puissance de sa voix l’amène loin. On comprend vite qu’il faut miser sur son talent.

Oum Kalthoum comme toutes les autres femmes artistes puissantes me donne la force de continuer. Dans mes moments de faiblesse, elle me rappelle l’exigence d’avancer malgré les conditions sociales qui peuvent me ralentir.

Faouzia Rejeb

 

Au Caire, dans les années 20, elle trouve sa place dans une ville en pleine effervescence intellectuelle. Quand on écoute cette Diva, on apprend à se taire, on comprend la puissance de la langue arabe, une langue raffinée, nuancée. Elle a su fédérer et renforcer les liens humains.
Un Européen ne peut jamais comprendre ce mystère.
Dans la vie elle était modeste, car c’est une fille du peuple. Elle était authentique et fidèle à son histoire. Elle incarnait l’engagement, a su imposer son style, s’imposer par sa voix, par son exigence hors norme. Elle parvient à s’émanciper.
Elle est l’astre qui fédère, qui chante la joie, l’amour, un amour exceptionnel, intense, très profond où se mêlent toutes les variations : passion ultime, désespoir, tristesse, révolte, frustration, un amour idéal …
Elle a démocratisé la littérature, la culture savante. Elle fait attention aux paroles, réfléchit ses textes. Elle s’est entourée des meilleurs poètes, compositeurs et musiciens.
Chaque jeudi soir du mois, son concert est retransmis en direct depuis Le Caire. Le monde arabe s’arrête mais la vie intérieure se nourrit, s’embellit. Une seule voix s’élève, partout dans le monde arabe.

On la compare à Edith Piaf ou Maria Callas mais elle était bien plus que cela.
Elle avait un talent, celui de l’improvisation à l’infini qui emporte son public, l’hypnotise.
Elle est capable de produire plus de 50 variations sur un même thème.

Faouzia Rejeb

Oum Kalthoum, une femme unique hors du temps, hors du cadre

C’est une femme qui ne croit pas à la défaite et capable de transformer la défaite en victoire. Ce qu’on appelle aujourd’hui la résilience.
En effet, en 1967, après la défaite militaire de l’Égypte traumatisante, elle était dévastée et résolue à transformer la défaite en victoire. Elle se lance alors dans une tournée de concerts dans le monde arabe et pour la première fois dans un pays occidental.
En novembre 1967, elle faisait donc escale à Paris à l’Olympia pour 2 seuls concerts exceptionnels.
Le Général De Gaulle lui écrivait dans un télégramme chaleureux : « J’ai ressenti dans votre voix les vibrations de mon cœur et du cœur de tous les Français. »
Son récital dépassait son aspect musical pour créer une communion avec son public.


L’immense intelligence avec un sens aigu de la communication. Elle a su utiliser les médias en l’occurrence la radio et après le cinéma. Elle capte l’énergie de son public et adapte sa posture en fonction. Une intelligence qu’on appelle aujourd’hui intelligence émotionnelle. C’est fou à quel point on est amené à théoriser par exemple sur le charisme.


Oum Kalthoum est la définition même du charisme : la congruence entre son verbal, non verbal et para verbal ! Pour conquérir son public, elle a su communiquer le triangle grecque : tête, corps et âme.

Au-delà de Oum Kalthoum, mes puissantes références sont des femmes artistes et intellectuelles. Elles ont forgé ma sensibilité, orienté ma personnalité et construit ma vision de l’amour, du beau, des sentiments.
La place des femmes était bien là !
On voit toujours le monde arabe et oriental comme une société d’hommes.
Certes, mais la puissance des femmes est bien réelle. Et nos hommes apprécient ces femmes.

Quand j’y pense encore, je me rends compte pourquoi au fond je suis fière d’être une femme.

Faouzia Rejeb

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