Née en France métropolitaine de parents martiniquais, je complète ma double culture de grandes amitiés qui me lient au Congo, à la Guinée-Bissau, au Portugal, à la Guadeloupe, à l’Espagne, à Madagascar et bien d’autres. Cosmopolitisme
Ce bel entourage multiculturel me permet d’exploiter ce que j’apprécie le plus au sein des relations humaines : en apprendre sur de nouvelles cultures, en discutant pendant des heures sur les similitudes et les différences entre nos origines. De la Politique aux différentes productions culturelles musicales et cinématographiques, en passant par le Social et l’Histoire, je sors toujours de ces discussions enrichie. Ces moments de partage me donnent véritablement envie de voyager, afin d’en savoir plus et de voir de mes propres yeux ce dont on m’a parlé. La liste de pays à visiter est très longue aujourd’hui ! Et je ne compte pas m’en arrêter là.
Voyager sans se déplacer, c’est possible …
Qui ne rêverait pas de voyager partout dans le monde de manière gratuite (ou plus ou moins) ? Quand les moyens économiques nous empêchent de faire ce tour du monde rêvé, il est toujours possible de voyager grâce au cosmopolitisme de notre entourage, des lieux que l’on fréquente, ou encore à la Culture.
Tout commence par les playlists musicales qui m’accompagnent du matin au soir. Ainsi, je peux commencer ma journée dans les Caraïbes avec du Kompa Haïtien, de la Dancehall Martiniquaise, et du Reggae Jamaïcain. À midi, je suis en Amérique latine grâce à la funk Brésilienne. Enfin, j’achève ma journée en Afrique avec du Funana Cap Verdien, du Raï Algerien, de la Rumba congolaise, et de l’Afrobeat nigérian. Cette curiosité et ce voyage musical sont le fruit des influences cosmopolites connues depuis l’enfance. De même, je voyage au travers des cultures par des musées, expositions, et films.
Ainsi, voyager sans bouger est une opportunité offerte par les pays et villes cosmopolites, telle que Paris. C’est ce même cosmopolitisme qui m’a ouvert les bras à mon entrée à l’université et que j’aimerais retrouver au sein de mon futur lieu de travail.
Un cosmopolitisme qui n’est pas toujours accepté…
Toutefois, le mélange des cultures, et surtout l’expression de ces dernières n’est pas toujours accepté au sein d’une école ou d’une entreprise, poussant même certains à se renier. Je discerne ici un piège pour le milieu professionnel, les entreprises réticentes au cosmopolitisme se privent de la richesse dont je vous parlais précédemment. Alors qu’apprendre des autres est un enrichissement intellectuel perpétuel, renoncer à leurs univers et cultures respectives, c’est selon moi se priver d’inspirations et d’influences venues du monde entier, en mesure d’apporter des idées nouvelles, des visions du monde ou analyses de situations différentes, qui rafraîchiraient et feraient évoluer l’entreprise.
Le changement n’est plus une option…
De cela, le projet Mashup Culture me parle, car il souhaite comme moi transcender les frontières culturelles, et de ne concevoir la diversité culturelle présente en France que comme une force, la touche authentique de chacun au sein d’une entreprise et un propulseur de carrière.
Je vous laisse avec ces derniers mots écrits dans Les Damnés de la terre en 1961, par le psychiatre et essayiste anticolonialiste martiniquais Frantz Fanon (1925-1991).
« Chaque génération doit, dans une relative opacité, affronter sa mission : la remplir ou la trahir » – Frantz Fanon
Ainsi, le rôle de la jeunesse est de forcer le passage, d’être professionnelle tout en restant entière, de refuser d’être mise dans des cases, de contrer les stéréotypes sur les cultures, et d’envisager le cosmopolitisme de notre territoire comme une cascade d’inspirations, en tant que futurs salariés ou chefs d’entreprise.
